Histoire de Feyrïa(sera relocalisé dans un autre sujet, en temps et lieu)

Une odeur, un son ... le frôlement de l'ébauche d'un souvenir. C'est le seul héritage de ma vie d'avant que le virus, malédiction, don, - appelez-ça comme vous le voudrez - m'a laissé. Triste vie, triste mort. Heureuse encore je suis d'aimer écrire. Tous les souvenirs clairs d'avant qui me restent sont ceux qui ont été soigneusement consignés dans mes livres en cuir de cerf reliés. Un demi-siècle en tant qu'elfe peut paraître long pour un simple humain, mais c'était le début d'une vie. Je n'avais même pas le physique d'un elfe mature, mais encore celui d'une jeune femme de dix-neuf printemps. Cinq cent ans et deux pages par mois, ça fait beaucoup. J'y avais même écrit les circonstances de ma mort ... juste avant de mourir. Étrange, non?

Journal de Feyrïa d'Aübernym a écrit:

L'eau se fait de plus en plus rare. Les clans commencent même à se battre entre eux. C'est si triste. Quelques-uns ont même décidés de descendre sous terre. La seule chose qui nous a tenus jusqu'à présent, c'est un but commun : éliminer nos proches cousins, les renégats.

La plupart des races de créatures de notre monde sont standardisées, mais quelques unes se sont développées dans le plus grand des chaos : les demi-drows, les vampires et les lycans. Je ne sais pas si on peut inclure ces premiers avec les deux suivants. Il faut dire que ces deux derniers ont une création assez vague et ne se reproduisent pas à proprement parler. Ils infectent leurs victimes. Certains parlent d'une malédiction, d'autre d'un virus, mais j'ai même entendu certaines mauvaises langues parler d'un don des dieux. Comment peut-on parler ainsi des êtres des ténèbres!

Pour ce qui est de nos cousins, les demi-drows, ils sont des abominations de la nature, un mélange inpensable entre deux monde : la nuit et le jour. Ils sont ce qui pourrait se rapprocher le plus d'une éclipse : ni nuit, ni jour et les deux à la fois. Quelle mouche piqûa les Diurnes et les Nocturnes pour qu'ils s'accouplent les uns avec les autres! Ils sont aussi instables que le fait qu'ils sont à moitier drow et que le deuxième parent est inconstamment soit un homme, un elfe ou un nain. C'est une bonne chose que Elfes, Drows, Hommes et Nains se soient ligués contre eux le temps du grand ménage. De toute manière, avec le manque d'eau, il va falloir faire des choix. [...]

Le manque est de plus en plus terrible. Les Anciens des clans sont faibles et leur fièreté s'effrite. Qu'allons-nous devenir? Les Hommes nous ont promis l'entraide, mais les quelques familles Elfes qui acceptèrent se firent avoir et travaillent maintenant en tant qu'esclaves. Papa propose que nous nous joignions aux clans - de plus en plus nombreux - qui ont choisis la vie sous-terraine. J'ai catégoriquement refusé! Je ne veux pas descendre aussi bas que les Drows. Nous, famille de forgerons elfiques, faisant partie de la Noblesse, comment pouvons nous oublier notre fièreté de la sorte! [...]

Il y a quelques mois que j'essaie de vivre normalement, à la surface, mais le manque d'eau m'affaiblit. Je n'arrive même plus à ressentir les moindres vibrations de vie provenant des plantes les plus banales. Je suis une des rares survivantes de ceux qui ont choisis la vie au grand air. Étrangement, ce n'est pas la sécheresse qui nous élimine si rapidement, mais un mal plus grand : depuis quelques semaines, nous retrouvons des cadavres livides avec deux rangées de petites entailles propres et parfaitement allignées. Encore plus étrange : il n'y a aucune trace de sang lorsque, logiquement, on aurait dû en trouver. Les quelques survivants que nous sommes savons qui sont le ou les responsables : les Vamps. Les autres n'osent pas le dire tout haut de peur d'attirer le malheure sur leur tête. J'ai décidé de rester éveillée, cette nuit, pour savoir qui est ce fameux vampire. De toute manière, si on se fie à la logique, nous mourerons tous que ce soit dans d'attroces souffrances par la déshydratation ou doucement, dans les bras d'une créature à la sensualité légendaire, nous y passerons. [...]

La fin est proche, je le sens. Mon exécuteur sait, car il me voit et il sait que je le vois aussi. Je me dépêche à griffonner avant que la mort arrive. Je veux consigner son regard. Son essence même. Il devrait me dégoûter avec son air de demi-drow de descendance Elfe, mais si on pense bien que sa peau a pâli à la suite de sa « transformation », il est simple de voir qu'il avait été Drow. M'est-il permis de dire d'un être de la nuit qu'il est séduisant? Il a l'air sûr du tigre ayant trouvé sa proie et l'élégance de la panthère. Je ne doute point qu'il peut m'attraper facilement, mais encore faut-il que j'aie envie de courir... [...]

C'est fou comme certains passages ravivent la mémoire.

Souvenirs a écrit:

Le prédateur se retourna vers sa proie et la fixa de ses pupilles verticales. Une étincelle de surprise brilla l'espace d'un moment. Pourquoi sa proie ne se sauvait-elle pas? Était-elle si pétrifiée qu'elle ne pouvait se mouvoir? Pourtant la peur n'avait pas envahi ses traits d'Elfe. Le dangereux séducteur s'approcha prudemment. Il avait perdu des gens de sa race aux mains de chasseurs. Il n'était pas aisé de tuer un vampire, mais encore moins seul. Généralement, ceux qui chassaient les vamps étaient en petits groupes et ils avaient souvent recours aux ambuscades. Les vamps étaient de plus en plus rares et encore plus depuis la Grande Sécheresse. Nul ne savait pourquoi, mais les nouveaux vampires étaient beaucoup plus instables que les générations précédentes. Certains croyaient que c'était le manque d'eau qui détraquait les neurones des mordus, mais d'autres allaient jusqu'à dire que le sang des victimes, maintenant trop épais par la déshydratation, altérait l'efficacité du venin. Plus le temps avançait, plus les vamps de l'ancienne lignée seraient une histoire perdue. Il fallait trouver le moyen d'en créer d'autres. Il était maintenant vis-à-vis elle. Elle le regardait avec ... résignation. Étrange.

- Qui es-tu jeune Elfe? demanda-t-il.

- Mon nom est Feyrïa d'Aübernym, fille du Noble Forgeron Aster d'Aübernym, lui-même 4e frère du Feu Prince Nahaliel, ex-Héritier au trône des Elfes de la sylvestre Aübernym, répondit-elle avec un brin de fièreté et en levant la tête.

- On voit que la légendaire courtoisie des Elfes n'a d'égale à leur fièreté. Ravi Feyrïa d'Aübernym, fille du Noble Forgeron Aster d'Aübernym, lui-même 4e frère du Feu Prince Nahaliel, ex-Héritier au trône des Elfes de la sylvestre Aübernym. Comment se fait-il qu'une Princesse Elfe soit seule dans les vestiges abandonnés d'Aübernym?

- Je suis la seule représentante de la famille royale d'Aübernym qui ait assez de courage pour affronter la sécheresse. Tant qu'à mourir, faisont-le dignement!

Le Vampire prit un air mi-moqueur mi-sérieux. L'audace de la petite lui plaisait. Il avait rarement l'occasion de discuter avec ses victimes. Elles étaient généralement trop effrayées pour dire autre chose que "Pitié!". La tuerait-il? Il était presque dommage de tuer une beauté fière et sauvage comme elle. Il n'avait presque jamais transformé d'autres vampires. Il s'était toujours dit : "À quoi bon gaspiller de la nourriture!". Pourtant, il voyait en elle un espoir pour la lignée des Anciens. Une Princesse Elfique avec la grâce et la noblesse due à son rang. Pour avoir rencontré Nahaliel lui-même, au début de son règne, il savait que même celui-ci n'avait pas la même prestence que Feyrïa.

- Et si je t'épargnais? demanda-t-il, après un moment de réflexion.

- Est-ce une fourberie? Comme si un Vamp pourrait tourner les talons aussi facilement devant une proie. Ah! Laissez-moi rire Monsieur ... Vous ne vous êtes point présenté. Peu m'importe. Je suis condamnée à mourir.

- Seigneur Dam' Avha, dit-il avec une légère révérence à la mode des Elfes. De toute manière, je ne puis tourner les talons devant une Dame de la Court des Elfes d'Aübernym. Il en serait mal poli de la part d'un ancien seigneur Drow, même si nos races sont vouées à se haïr. Pour ce qui est de la mort, je ne vous en épargnerai pas, mais je vous promets, si je peux me permettre l'expression, une vie meilleure parmi nous. Si vous arrivez à satisfaire mes attentes aussi bien que de votre vivant, vous puissiez satisfaire celles de votre peuple, je vous réserve une place de choix au sein du Conseil des Anciens. C'est nous qui faisons office de « Royauté » parmi nos semblables.

L'appel du pouvoir avait toujours été très fort dans le coeur de Feyrïa d'Aübernym. Son père lui avait toujours dit que ça la perdrait. Pourtant, ça n'avait commencé qu'avec sa passion pour les armes. Alors encore gamine, son père lui avait déjà révélé son point de vue par rapport à celles-ci :
« Fey, les armes sont le seul moyen d'acquiérir du pouvoir chez les hommes. Bien que nous les acceptions comme des frères, ils n'en sont pas moins près de la barbarerie des Orques. »
« Mais pourquoi leurs faites-vous des armes, alors? »
« Parce qu'on souffre moins de mourir sous le fil d'une bonne lame acérée et de bonne facture que de la lame d'un vieux couteau de chasse ébréché. »

- Alors ce que vous me proposez, récapitula-elle, c'est de devenir une ... Vampire? C'est ce qu'on appelle un revirement de situation, mais ne croyez-vous pas que ce serait tourner le dos aux miens?

- Soyez réaliste, chère. Vous l'avez dit vous-même : vous êtes, de toute façon, condamnée. Soit vous mourez en vain ou vous allez vers une nouvelle vie où vous accomplirez de grandes choses ...

« De grandes choses! Mon cul! » pensa Feyrïa, qui referma le livre dans un accès de rage. Après ce jour, elle n'avait pu aider son peuple. Elle les avait vu s'affaiblir et même tomber aux mains des humains. Ils les avaient réduits en esclavage! Quelle honte! Elle en avait tellement été outrée qu'elle avait fait un raid chez les humains. La rage l'avait aveuglée à un tel point qu'elle n'avait pas vu la bande de chasseurs Elfes se regrouper sous les ordres des hommes. Si cela n'avait été de Dam' Avha qui l'avait tirée de là et ramenée vers la cité ténébreuse, elle n'en serait pas sortie. Elle avait aussi vu les Elfes remonter la pente et s'en sortir. Ce qui la soulagea un peu.

Avec la Grande Sécheresse, la plupart des races avait organisé des raids contre les Vampires et encore plus avec l'apparition du nouveau gêne vampirique. Comme les gens ne se demandaient pas s'ils tuaient des Anciens ou des Sauvages et que les Anciens étaient déjà peu nombreux, à l'époque, les Anciens en furent encore plus réduits, l'exploit de créer un vampire de l'ancienne génération ne s'étant répété que de très rares fois après la création de Feyrïa. Il ne restait que quelques Anciens beaucoup plus âgés que Dam' Avha et qui préféraient se terrer dans l'ombre en attendant les Conseils des Anciens et en faisant venir leur nourriture à eux. Dam' Avha étant des derniers qui sortaient à l'air libre avec Feyrïa, ils étaient ceux chargés de réfreiner les ardeurs des Vampires Sauvages. La plus part du petit groupe d'Anciens était composée de Drow, demi-Drow et d'Orques, ce qui faisait de Feyrïa la candidate idéale pour s'occuper des territoires avoisinants la cité lumineuse, de même que cette dernière. Elle partageait son terrain de chasse avec Dam' Avha, qui avait accepté de la suivre sur les terres de l'autre cité. Bien qu'elle vive exclusivement la nuit, elle pouvait circuler sans problème entre les murs de la cité en se traînant d'une taverne à une autre et d'un bordel à un autre en se faisant passer pour messager, mercenaire, chargée des commissions et même femme de joie et danseuse dans les bordels.

Elle vivait dans un appartement de la rue du Renard Noir. C'était une petite rue exigüe où peu de gens sains d'esprit s'aventuraient. C'était principalement des appartements pour les basses classes sociales, mais on y retrouvait aussi, au niveau de la rue, sous deux ou trois guildes de mercenaires qu'on pouvait on ne peut plus associer à des bandits meurtriers et des bordels à l'aspect miteux qui hébergeaient des filles qui, sans aucun doute, souffraient d'infections diverses telles la syphilis ou l'herpès. Les clients qui fréquentaient généralement ce genre d'endroit étaient des sangsues de bar ayant tout dépensé leur maigre salaire dans le whisky bon marché ou des bandits du dimanche qui avaient du mal à voler un penny. Elle s'était procuré cet appartement il y a quelques millénaires, lorsque la rue était encore jeune et que les bâtiments n'étaient pas encore miteux et elle l'avait entretenu de manière qu'il était tel un château rayonnant au milieu de ruines. En fait, la totalité du bâtiment lui appartenait. Elle gardait les quelques autres appartements pour ses invités, les membres du Conseil des Anciens, lorsque ceux-ci daignaient à se déplacer pour elle, mais la plupart du temps, s'il y avait un appartement d'occupé, c'était celui qu'elle réservait à Dam' Ahva, ce dernier venant régulièrement prendre de ses nouvelles.

Au niveau de la rue, le bâtiment possédait une petite boutique où elle y avait engagé une herboriste Elfe pour y vendre les plantes nécessaires pour la médecine, mais aussi pour celles utiles en sorcellerie. Les gens avaient généralement peur des sociers, sorcières, mages et alchimistes. Ils croyaient qu'en offensant l'un d'eux, ils seraient automatiquement maudits. C'est pourquoi on retrouvait aussi ce genre de boutique dans cette rue noire. Elle n'y vendait pas que des herbes, mais aussi des dagues et de petites épées ouvragées, très utiles autant dans le monde de la sorcellerie que dans celui du clergé, pour les cérémonies. Feyrïa avait hérité de son défunt père sa passion pour les armes bien forgées et quand les Vamps Sauvages savaient se tenir tranquille un moment, elle en profitait pour forgée quelques armes d'excellente facture et presque aussi belles qu'une oeuvre d'art qu'elle vendait à prix d'or.

Elle possédait elle-même une petite dague en argent aussi affûtée que ses canines dont le pommeau de la poignée était la tête d'un faucun, une épée à la garde en or en forme de croix celtique et sertie de quelques saphires, et à la lame en argent avec une inscription en calligraphie elfique, mais sa plus belle création restait un cimeterre à une lame à chaque bout de la garde. Il était entièrement en argent, mais teinté de rouge, car elle l'avait trempé dans le sang d'un Vampire Sauvage à son refroidissement. Il demandait une extrême dextérité pour être manié et lorsqu'il était manié de la bonne manière, son possesseur avait l'air de danser. Ses deux lames étaient assez acérées pour mordre dans la chaire d'un Vampire sans mal. L'arrête centrale, de la garde jusqu'au centre de la longueur, était incrustée d'une ligne de petits rubis espacés. Comme elle n'était pas commode à transporter, elle ne s'en servait que pour la chasse aux Vamps. Le reste du temps, elle portait sa dague dans un petit fourreau dans sa botte gauche et son épée à la taille.

Sa tenue de tous les jours(ou soirs, si vous préférez) était composée d'une jupe simple et d'un chemisier avec un corsage lacé à l'avant. Sa tenue de chasse, elle, était plus pratique : des pantalons, un plastron moulant ses formes et des bottes en cuir de dragon du désert noir et elle portait un chemisier en lin teint en noir sous son armure. Comme qu'elle occupait la cité depuis sa création et qu'elle était une des seules - avec Dam' Avha, losqu'il daignait se pointer en ville - qui chassait les Vampires Sauvages, elle était très connue de la noblesse et des dirigeant et elle était régulièrement invitée dans leurs soirées mondaines, elle savait, par politesse à l'égard de celle qui faisait règner un semblant de sûreté entre les murs de la cités. Au moins elle est la seule, quelques fois avec le Seigneur Dam' Avha, se disaient-ils, chanceux dans leur malchance. Elle acceptait toujours seulement pour rendre mal à l'aise cette enfoirée de Noblesse Vivante, comme elle se plaisait à les appelers. Comble de l'hypocrisie, elle envoyait en temps normal l'invitation à Dam' Avha pour qu'il l'accompagne. Elle adorait voir la tête des Nobles lorsqu'une Elfe en un Drow vampirisés venaient leur lancer les salutations et les politesses d'usage:
Je me présente, Feyrïa d'Aübernym, dernière Vampire de sang Noble créée, membre du Conseil des Anciens et fille du Noble Forgeron Aster d'Aübernym, lui-même 4e frère du Légendaire Prince Nahaliel, dernier Héritier au trône des Elfes de la sylvestre Aübernym. Voici mon compagnon, Seigneur Dam' Avha, co-fondateur du Conseil des Anciens, jadis Seigneur des Terres Drowiques de la toundra boréal et créateur de la dernière Vampire de sang Noble.

De plus, étant la dernière de la lignée royal d'Aübernym, elle avait tous les droits de se présenter à ces soirées, même sans son statut de "Chasseresse de la Cité".


[Je finirai la conclusion plus tard, mais donnez quand même votre avis]